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12 décembre 2016

Déjà le temps des fêtes

Chers lecteurs et lectrices,

Quand le mois de décembre se pointe à l’horizon, j’anticipe une période d’activités plus intense. C’est dans l’air : les étalages et la musique des magasins, les décorations, les publicités, les gens plus pressés, la noirceur hâtive et le froid des soirs, les premiers vrais froids d’hiver et les premières neiges. Nous revoilà dans le bouillonnement du temps des Fêtes, aussi inévitable que l’hiver: Noël approche!


C’est, je crois, la seule période de l’année où il y a deux réalités qui s’opposent. Cette belle réalité faite de magies, de cadeaux, de retrouvailles, de bons repas, etc.; et cette lourde réalité faite de stress, de surconsommation, de fatigue, d’endettements, etc.


J’invite le lecteur à s’ouvrir à la question: laquelle de ces deux réalités est prépondérante pour vous?

Certains vont foncer spontanément tête baissée devant l’urgence de tout ce qu’il y a à faire, comme ils le font chaque année et en ressortent fatigués mais satisfaits de la « mission accomplie ». D’autres anticipent cette période avec un peu plus de réserve et de questionnements pour la traverser plus allègrement. Bien sûr, il appartient à chacun d’aborder la période des Fêtes comme il l’entend.

En tant que grand-père, j’ai vécu toutes sortes de Noël sur une période de près de soixante-dix ans, en tant qu’enfant, parent et maintenant. Je sais que ça fait très cliché que de remettre en question toute cette frénésie du temps des Fêtes considérant toutes les préoccupations relatives à la surconsommation, la justice sociale, l’environnement, la santé et quoi d’autre? On a beaucoup entendu les beaux rappels à la modération, au partage, à la présence auprès de nos proches, au « vrai » message de Noël, etc. Permettez-moi tout de même d’apporter quelques marques d’appréciation de nos Noëls d’aujourd’hui par rapport à ceux du « bon vieux temps ».

En ce temps-là, les obligations religieuses prenaient beaucoup de place et me paraissaient plus fardeau que spiritualité. De plus, la consommation d’alcool explosait en cette période, comme permission accordée; conduire avec facultés affaiblies (le véritable état d’ébriété) n’était pas criminel et les routes devenaient particulièrement et « normalement » dangereuses. L’usage du tabac était généralisé de sorte que tous, même les enfants, étaient massivement exposés à la fumée directe ou à la fumée dite secondaire durant les rassemblements de familles. Ouf! Quand je repense à tout ça.


Au fil des ans, les Noëls se sont graduellement allégés de l’aspect religieux et la spiritualité est devenue plus séculière. On peut toujours déplorer que le vide religieux ait été remplacé par l’aspect commercial que l’on connaît aujourd’hui, mais peu de gens s’en plaignent réellement.


Par contre, les Noëls d’aujourd’hui n’ont jamais comporté autant d’abondance, autant de cadeaux merveilleux et variés, où l’alcool se consomme de façon plus responsable, où l’air est généralement plus pur, où il est possible d’y accoler quelques jours de vacances, où le poids des traditions est moins contraignant.

Mais je crois que cette période aussi frénétique du temps des Fêtes comporte quelque chose d’incontournable : le besoin de casser, à tout prix, la morosité du reste de l’année. Comme pour nous  rappeler que la Vie mérite d’être vécue.


Voilà ce que je considère être la vraie nature du temps des Fêtes : un hymne à la Vie dans ce qu’elle a de plus abondant et de plus ressourçant.


Mais il y a ce conditionnement du « Tout l’monde le fait, fais-le donc! » Quand je fais un peu trop de ce que tout le monde fait, je néglige probablement un peu trop ce qui correspond réellement à mes besoins et mes valeurs; c’est aussi la mesure de mon conditionnement. Il se peut que ce conditionnement soit bel et bien présent tout au long de l’année et qu’il commande nos habitudes de vie, nos déplacements, notre alimentation, nos achats. Et il atteint son apogée durant le temps des Fêtes, exacerbé par toutes ces influences festives et commerciales.

Il me vient cet énoncé par rapport au conditionnement : « Le conditionnement, c’est ce qui permet d’agir sans réfléchir. Et c’est pour cette raison que les gens s’y conforment». Agir sans réfléchir, voilà bien une disposition de grande vulnérabilité pour succomber à tout ce que les publicités si attrayantes nous proposent. Quand nos besoins et nos valeurs sont supplantés par des besoins et valeurs d’entreprises plus soucieuses de leurs profits que de notre bonheur, notre vie risque de dériver vers certaines lacunes. Ce n’est pas par hasard que cette période d’exagération est parfois favorable à de « bonnes résolutions », comme si l’on ressentait le besoin de corriger ces lacunes, le besoin d’une prise de conscience, de faire le point sur notre vie.

Nous vivons dans une société et une époque qui nous permettent de vivre ce temps fort dans l’année que nous appelons la période des Fêtes. Au-delà de toute cette commercialisation, reconnaissons qu’elle est d’une abondance sans précédent.

J’invite le lecteur à activer cette merveilleuse faculté qu’est la conscience, question de reprendre en main le pouvoir de sa vie. C’est par la conscience qu’on peut réellement apprécier la période des Fêtes sans tomber dans ses excès néfastes. Par des questions aussi fondamentales que : « Comment réduire mon stress? Quel genre de conversations est-ce que je voudrais avec mes proches? Comment est-ce que je pourrais me reposer? Comment préserver l’équilibre de mon budget? Etc. » C’est ainsi qu’on se permet plus de liberté et de créativité pour modeler les temps de cette période selon nos besoins et nos valeurs, et en retirer un plus grand ressourcement. La générosité et la gratitude peuvent s’exprimer de façon plus authentique et non pas seulement par obligation.


Quand je parle de conscience, d’appréciation, de liberté, de créativité, de générosité, de gratitude, d’authenticité, pour moi, ce sont de véritables gestes spirituels qui peuvent conférer à Noël tout son sens et sa grandeur.


La période des Fêtes est immuable tellement elle est bien inscrite dans notre culture. Pratiquement pas moyen de s’en sauver. Cependant, notre façon de la vivre, en sortant des conditionnements, en se donnant la peine de réfléchir et d’en prendre conscience, peut devenir une expérience enrichissante dont on peut en retirer les bénéfices toute l’année. Je vous souhaite de vous confectionner une période des Fêtes à votre goût.

Bonnes et heureuses Fêtes!

Grand-Papa Pierre.

 


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