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12 septembre 2017

L’école

Chers lecteurs et lectrices,

À cette période-ci de l’année, c’est une nouvelle année scolaire qui s’amorce.


Il me vient cette anecdote d’un bon père. Il demande à son jeune fils qui revient de sa première journée d’école de sa première année, comme pour l’encourager : « Qu’est-ce que tu as appris aujourd’hui? » Et l’enfant de répondre : « Pas grand-chose… je dois y retourner demain! ».


Voilà bien une réponse invraisemblable quand on sait que l’école sera au centre de sa vie pour au moins le reste de son enfance et toute son adolescence. Autrement dit, dans notre société, l’école constitue une étape incontournable et marquante dans la vie de tous.

Pour les parents qui ont encore des enfants à l’école, cela constitue généralement un ensemble de  préoccupations notables. Il y a les devoirs, les bulletins, les programmes et fournitures scolaires, les influences et parfois les conflits dans les relations avec les professeurs et avec les autres élèves, les horaires, les congés, les repas, les vêtements, le transport, etc. Bien sûr, toute cette réalité est maintenant loin dans ma vie de grand-père. Mais je sais, pour l’avoir vécue, combien la période scolaire est marquante dans la dynamique familiale; ce qui me donne le goût de vous partager mes réflexions.

Chose certaine, l’école fait partie de nos choix de société dite civilisée. Elle assure une certaine homogénéité sociale garante de pérennité à un point tel qu’on n’oserait l’éliminer, malgré tout ce qu’on peut lui  reprocher. Elle reflète et consolide en même temps les valeurs de cette société, notamment en fournissant la main d’œuvre nécessaire à en maintenir le fonctionnement. Autrement dit, elle fait partie intégrante du paysage de toutes les institutions de notre société. Elle sert même souvent d’enjeu électoral pour nos politiciens. Bref, l’école est ce « privilège obligatoire » destiné à nous intégrer dans la société.

Reconnaissons que l’école a imprégné, en chacun de nous, des connaissances (la plupart oubliées) mais aussi des expériences plus ou moins agréables, selon les personnalités, l’encadrement familial et les milieux scolaires. Ce qui m’amène à vous poser ces questions.


Vous, en tant que parent, comment voyez-vous l’école? Est-ce, d’après vous, un privilège ou une obligation? Est-ce un lieu d’apprentissage ou de contraintes? Est-ce un lieu de réalisation ou de performance? Est-ce le verdict de la réussite ou de l’échec de la vie adulte?


Sachez que la vision que vous avez gardé de l’école agira, plus ou moins consciemment, sur votre façon d’influencer votre enfant par rapport à son implication à l’école. Je vous invite donc à réfléchir sur cette vision : comment vous sentez-vous à l’égard de vos souvenirs d’école? Comment votre opinion et votre ressenti sur l’école influence-t-elle votre enfant?  Quelles seraient, selon vous, les conditions pour que l’école soit une expérience agréable, enrichissante et positive?


D’après mon expérience, trois conditions seront nécessaires : motivation (on aime ça), persévérance (on ne lâche pas parce qu’on croit que ça en vaut la peine) et réussite (on obtient la note de passage comme une belle reconnaissance de nos efforts).


C’est ce que la plupart des parents et des professeurs veulent : des élèves motivés, persévérants et qui réussissent. Quelle que soit votre vision de l’école, ou vos souvenirs bons ou mauvais, viser la motivation, la persévérance et la réussite sera toujours la meilleure stratégie pour aider votre enfant à traverser cette période spécifique de l’apprentissage de la vie. Et restons positif! Ne parlons pas d’apathie, de décrochage ni d’échec; ces mots défaitistes sont trop souvent associés à cette période où les enfants se sentent plus contraints que privilégiés. Rappelons-nous que notre société a tendance à mettre l’accent sur les problèmes plutôt que sur ce qui va bien.

Mais la question se pose quand même : pourquoi la motivation, la persévérance et la réussite demeurent-elle préoccupantes? Comme réponse rapide, je dirais que les élèves n’ont pas nécessairement ces précieuses notions innées en eux, à l’égard d’un système qui leur est, en quelque sorte, imposé. Et je crois que les pédagogues et les parents sont les mieux placés pour induire ces notions chez les élèves. Laissons les pédagogues appliquer leur propre pédagogie et voyons ce que les parents peuvent faire.

Une bonne relation parent-enfant est sûrement un bon point de départ. Vous savez le genre de relation où l’enfant peut parler de ses difficultés, à l’école ou ailleurs, et être écouté sans se faire blâmer ou juger; où le parent peut donner une opinion objective, révéler sa propre expérience, sans chercher à moraliser ou à faire la leçon. Bref, une relation valorisante par la confiance qui s’en dégage.

Dans ce contexte, si le parent manifeste du plaisir à apprendre, incluant de l’intérêt pour ce que l’enfant apprend à l’école, il  suscite, par l’exemple, la motivation à apprendre. Si le parent démontre de la persévérance à la maison et au travail, il suscite, par l’exemple, la persévérance chez son enfant. Si le parent, toujours sans blâme, sans jugement, sans morale et sans faire la leçon, informe de façon objective son enfant des avantages d’un diplôme pour sa vie future, il donne un sens à la persévérance. Si le parent sait reconnaître et apprécier les bons résultats scolaires, même les plus modestes, il valorise l’estime de soi chez l’enfant.

Autrement dit, veillez à ce que l’école devienne un sujet de complicité avec  l’enfant, une complicité où chacun apprend de l’autre. Cette expérience de complicité peut même se transposer avec les professeurs. Selon moi, ceci maximise les chances de faire de l’école une expérience enrichissante, agréable et positive, donc favorable à la réussite.

Bien sûr, il y a aussi le tempérament même de l’enfant, ses goûts, ses talents, son  énergie.


Les pédagogues et les parents  pourront bien faire tout leur possible, mais il faut laisser l’enfant prendre l’entière  responsabilité de son expérience scolaire, réussite ou échec. S’il réussit, il en retire le plein crédit et les bénéfices; s’il échoue, c’est à lui d’en subir les conséquences.


Je le mentionne parce que j’ai vu de nombreux parents s’approprier la réussite de leur enfant (ils y ont mis tellement d’efforts), ce qui enlève à l’enfant tout le crédit et vient saboter son estime de soi; ou encore se rendre coupable de l’échec de leur enfant (ils n’ont pas su l’aider), ce qui peut se  traduire par une certaine rancœur à l’égard de l’enfant. L’école, c’est aussi l’apprentissage de la responsabilité. Qu’en pensez-vous?

Je vous souhaite donc une merveilleuse année scolaire.

Grand-Papa Pierre.

 

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