12 mai 2017
L’influence de la sociétéChers lecteurs et lectrices,
Rendus en octobre (déjà), le retour à l’école et au travail est généralement bien enclenché. Certaines influences de la société recommencent à se faire sentir de façon plus marquée; notamment pour ce mois-ci, c’est évidemment… l’Halloween. D’autres influences arriveront bien assez vite, telles que Noël, etc.
Reconnaissons que nos familles, qu’on le veuille ou non, sont fortement influencées par toutes sortes de pressions élaborées par la société. Et quand on y pense, ces influences sont beaucoup de nature mercantile, c’est-à-dire pour nous faire dépenser nos sous. On remarquera que les grands magasins offrent déjà toute la panoplie des friandises, des masques et des costumes pour faire que l’Halloween soit un succès pour les consommateurs que nous sommes. En tant que consommateurs, à vous de définir ce qu’est un Halloween réussi; pour les commerçants, on le sait, c’est de maximiser leurs profits.
Bien sûr, en tant que grand-père je me sens un peu moins concerné par l’Halloween qui approche mais je me rappelle tout de même de cette frénésie à l’époque de mes jeunes enfants. J’appréciais également cette période où les déguisements, même des adultes, étaient de mise en milieu de travail et dans des endroits publics. C’était comme un rappel rafraîchissant à l’importance de ne pas trop se prendre au sérieux.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que nos familles et la société environnante sont intimement liées. Il y a, bien sûr, l’aspect consommation, soit tout ce que nous devons acheter pour subvenir à nos besoins et parfois même du superflu. Ce qui attire mon attention dans cet aspect, c’est que beaucoup de familles « plongent » dans cette consommation sans se poser de question. Elles appliquent le vieux slogan publicitaire de mon temps: « Tout le monde le fait, fais-le donc! » Si le budget n’est pas menacé par toutes ces dépenses, ce n’est déjà pas si mal. Mais ce n’est pas toujours le cas. En fait, on dénonce souvent le consumérisme comme un poids social sur nos familles parce qu’il est source d’endettement et d’encombrement, et par conséquent, de stress.
Mais je considère que la pression consommatrice en soi n’est que « la pointe de l’iceberg ». Elle n’est rien de plus que la manifestation d’un ensemble de valeurs sous-jacentes véhiculées par cette société. Et c’est à ce niveau que les familles doivent se questionner. Reconnaissons toutefois que le réflexe de se questionner n’est pas à la mode. C’est tellement plus facile de faire spontanément ce qu’on nous dit de faire (c’est-à-dire acheter).
Mais pourquoi donc se questionner? Ce que la société offre, c’est sûrement correct! Loin de moi l’idée de dénigrer tout ce que la société véhicule comme valeurs. Elle en propose maintenant toute une gamme et je considère que c’est justement un signe d’évolution. Et ce n’est pas à moi de les juger comme bonnes ou mauvaises; si elles font partie du bouillonnement de la société, c’est qu’elles y ont leur place. Ceci étant dit, je considère, justement, que des parents qui se questionnent sauront tirer le meilleur parti de ce que cette société offre et possiblement l’améliorer, par leurs choix et par leurs rétroactions. Et je sais par expérience que des enfants, qui voient leurs parents se poser des questions sur tel ou tel sujet, développent, par cet exemple, un regard plus critique sur le monde qu’ils habiteront éventuellement; au lieu de le subir, ils seront plus en mesure d’y apporter leur contribution pour l’améliorer à leur tour.
Autrement dit, ce n’est pas seulement à la société d’influencer les familles mais aussi aux familles d’influencer la société. Mais pour cela, il faut se questionner.
Quelles sont les valeurs que je laisse entrer dans ma famille quand j’achète ou je n’achète pas tel produit? En quoi ce produit exprime ma vision de la vie, de mes relations avec mes proches et avec mon environnement? Quel est le besoin qui est réellement comblé par ce produit? Le coût en vaut il la peine? Quelle serait ma vie si je n’avais pas ce produit? Quel est le message que j’envoie à la société et à mes enfants par l’achat de ce produit?
Cela demande donc un esprit critique et une certaine force morale pour que ma famille ne se fasse pas entraîner dans des aberrations non souhaitables, notamment le stress de l’endettement et de l’encombrement, mais aussi cette vision matérialiste où les biens matériels semblent plus importants que les humains qui composent cette famille.
C’est que les familles seront à leur meilleur lorsqu’elles actualiseront des valeurs spécifiques à leur fonctionnement, telles que : entraide, compassion, pardon, tolérance, écoute, authenticité, présence, responsabilité, liberté, etc., bref où l’on sait reconnaître toute l’importance de l’être humain. Je laisse le soin au lecteur de préciser les valeurs qu’il considère comme bénéfiques pour sa dynamique familiale.
Heureusement, la société véhicule également des valeurs supportant les familles, notamment l’allaitement maternel par une belle semaine dédiée à ce sujet. Il y a également des évènements associés à la paix, à l’environnement et beaucoup d’autres véhiculant des valeurs supportant l’être humain. Il suffit simplement de regarder la société avec la lentille des valeurs qu’elle véhicule et de choisir, consciemment, celles que je juge importantes pour moi et ma famille. Il se peut que mes réflexes de consommation changent pour des achats plus appropriés. Il se peut aussi que certaines valeurs dormantes en moi se réveillent et trouvent une résonance dans la société qui m’entoure.
L’Halloween porte évidemment tout un monde de valeurs, notamment, par la consommation qu’elle suscite, par l’extravagance des déguisements qu’elle inspire, par sa surabondance de friandises. Voilà bien un évènement rêvé pour se questionner sur toutes les valeurs qu’elle présente. En quoi votre créativité et vos questionnements pourraient-ils se manifester pour affirmer vos propres valeurs en contre partie de ce que la société propose? En tant que parent, une telle démarche fera de votre famille un partenaire d’influence dans notre société…au plaisir de vos enfants.
Bon mois d’octobre.
Grand-Papa Pierre.